Ce roman s'inscrit dans la continuité du précédent opus de Nicolas Beuglet,  "Le dernier message". On y retrouve Grace Campbell, inspectrice dans la police de Glascow. Ses fragilités sont toujours là mais elle apparait plus courageuse et combattive. Elle vit recluse dans son appartement, sans attaches, ni amicales, ni familiales, ni amoureuses. Un choix qu'elle assume complètement, qu'elle endosse pleinement et qui lui offre la possibilité de vivre avec ses traumatismes. Elle les garde secrètement derrière une porte blindée qu'elle se refuse à ouvrir. Mais quand son passé frappe à la porte sous la forme d'un mot jeté sur le paillasson, elle comprend que l'heure est venue. Elle sait que la porte va s'ouvrir et libérer les traumatismes de l'enfance. Elle laisse sa campagne écossaise pour la Forêt Noire allemande. Elle espère y trouver une piste pour démasquer ces personnages sans visages et terrifiants qui hantent ses souvenirs. Les réponses, elle va les trouver. Elles seront violentes. Profondément révoltantes quand on sait qu'elles émanent d'un réel fait divers, une terrible affaire de pédocriminalité qui implique le gouvernement allemand. Des enfants orphelins ont été placés dans des familles monoparentales pédophiles. Et ce pendant 40 ans.
C'est juste glaçant. Pourtant, en dépit du sujet bien traité et parfaitement documenté, je n'ai pas totalement adhéré à l'enquête, menée à mon sens trop rapidement, trop facilement, trop linéairement. Un peu trop de trop. Grace à son sens de la déduction très aiguisé (ou trop), très perspicace (ou trop), ses conclusions la dirigent de case en case jusqu'au XIII° siècle. Une incroyable et pourtant histoire vraie, celle d'un joueur de flute, instigateur d'un événement traumatisant : la disparition brutale de tous les enfants d'un village. Par simple vengeance.
On peut légitimement se demander quel est le rapport entre ces deux histoires. Je dois avouer ne pas avoir bien saisi le lien tant elles sont complètement distinctes de par l'époque et la teneur des événements.
C'est malgré tout bien écrit, limpide et agréable avec quelques twists, des surprises et du suspens. L'auteur clôt son dernier chapitre, vers une présupposée suite. 

En bref…

Genre : thriller historique

Nombre de pages : 366 pages

Temps de lecture : 5 heures

Parution : XO Editions - Sept 2021

Plaisir de lire :   5 / 10 

Quatrième de couverture

"Tu n'es pas seule à chercher "...

Ce mot anonyme laissé sur son paillasson est plus qu'un appel : un électrochoc. Cette fois, l'inspectrice Grace Campbell le sait, elle n'a pas le choix. Elle doit ouvrir la porte blindée du cabinet situé au fond de son appartement. Et accepter de se confronter au secret qui la hante depuis tant d'années...

Des confins de la campagne écossaise aux profondeurs de la Forêt-noire où prend vie le conte le plus glaçant de notre enfance, jamais Grace n'aurait pu imaginer monter dans ce train surgi de nulle part et affronter le Passager sans visage...

Avec ce thriller au suspense angoissant, Nicolas Beuglet nous plonge dans les perversions les plus terribles de nos sociétés. Et, au passage, nous interroge : et si parmi les puissants qui régissent le monde se cachaient aussi des monstres sans visage ?

Un train, un passager sans visage, une organisation terrifiante